top of page
L'incroyable histoire de Choukas

ATTENTION AUX ÂMES SENSIBLES ! (J'explique tout, mais l'histoire finit bien, promis!)


         Tout avait bien commencé. Ullotte était descendue de la montagne et avait été saillie à l'occasion pour la première fois. Tadjik avait bien fait son travail : la belle était pleine. Tout allait bien.

Nous avions mis les juments au pré pour profiter de l'herbe d'automne avant qu'elles ne partent pour l'hivernage en Basse Ariège, où l'herbe grasse les attendait et où la neige serait moins présente.


Un matin, le froid avait fait son apparition. Le pré était recouvert d'une première neige en ce début d'hiver. Paul et Raymond viennent tour à tour vérifier que les juments vont bien.
Ce jour-là, en s'approchant des juments, l'une d'elle semble prostrée. Ullotte est debout, immobile et, sous elle, la neige est rouge de sang. De nombreux crottins autour montrent qu'elle est là depuis déjà quelques heures.


En l'examinant, le verdict tombe : la jument est ouverte profondément du bas de la vulve jusqu'au milieu du ventre. La peau pend de part et d'autre… Le braillet (ensemble des mamelles) semble détruit. Nous comprendrons plus tard qu'elle a glissé sur la neige et a chuté de trois mètres de haut sur une souche d'arbre sur laquelle elle s'est empalée. Elle s'est sortie de là en déchirant ses chairs. Elle est gravement blessée et a perdu beaucoup de sang.

Nous sommes en pleine montagne. Il va falloir qu'elle marche pour descendre jusqu'à la route, où nous pourrons enfin la charger dans le van. La jument comprends, et, à petit pas, fort douloureux, elle descend le pré, suivie par ses congénères, et nous l'emmenons à la grange à Luzenac, chez Ginette. Nous appelons le vétérinaire. Elsa arrive en urgence de Pamiers. Il fait froid, il neige, la lumière faiblit. Il va falloir opérer.



Nous nous installons dans la cour, sous la neige, dans le froid, lieu qui reste malgré tout l'endroit le plus adapté pour opérer. Une chaine de solidarité fantastique se met en place. Les amis et pompiers viennent nous aider. Ils nous prêtent des spots halogènes qui éclairent suffisamment la cour.


Elsa nous prévient : elle ne pourra pas trop l'anesthésier. Il fait trop froid, le risque d'hypothermie est trop important. Les hommes ne sont pas tous habitués à manipuler les chevaux, c'est assez impressionnant  surtout dans ces conditions. Mais pas le choix : tout le monde va devoir la maintenir du mieux qu'il pourra durant tout le temps de l'opération.


La recoudre dure plusieurs heures, c'est interminable. Puis enfin, c'est fini. Elsa lui fait des injections d'antibiotiques et autres produits permettant sa cicatrisation. Elle a été très professionnelle. Il faudra lui faire tous les jours des bains à la Bétadine diluée et enduire toute la longue plaie de miel, excellent cicatrisant et antiseptique, peu cher qui plus est.


Paul le fera sans cesse, durant des semaines, jusqu'à cicatrisation totale. Le but est de sauver Ullote, qu'elle cicatrise au mieux. Son avenir de poulinière semble improbable. Quand à son petit, s'il n'est pas déjà mort, elle avortera probablement…

Et puis, grâce aux soins de Paul, Ullote cicatrise très bien. Son ventre grossit. Personne ne pense que le poulain sera viable, et s'il est, dans quel état physique ou/et psychique ? Nous n'avons aucun espoir. Deuxième problème : l'une de ses deux mamelles semble inutilisable, quand à l'autre, il est peu probable qu'elle fasse du lait.


Ullote est manipulée par Alexia, l'ostéopathe équin (voir dans "Liens"), afin qu'elle retrouve toute sa souplesse, et qu'elle puisse mettre bas sans danger si cela devait arriver. Il faudra bien deux séances pour tout remettre en place. Sur ses conseils, Paul la fait marcher, trotter régulièrement. Le pré en pente lui permet de se remuscler doucement. On espère qu'elle pourra remonter à la montagne.


Et puis, le temps passe... Son ventre grossit. La cicatrice devient plus fine, et est fermée presque partout (à l'entrejambe ça a mis plus de temps). Carmille et Koralie son pleines "à ras bord". Les naissances ne vont plus tarder ! Toute le monde a hâte !

Et une belle journée de mai, alors que l'hélicoptère du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) fait des allers retours au-dessus de la Vallée, Raymond va voir les juments.


Le premier poulain est né ! Pas n'importe lequel, celui d'Ullote !

Oui ! Ullote a mis bas ! Seule et sans problème ! Il s'agit d'un petit mâle. Certes un peu "crevette" (chétif), mais en excellente santé physique, et il semble très bien dans sa tête. Beau comme tout avec ses yeux bleus, il se laisse faire des "gratouilles". Ullote, contre tout attente, fait du lait, et en quantité suffisante. Le petit grandit, est en excellente forme !


Du nom de l'hélicoptère des secours qui tourna toute la journée le jour de sa naissance, le "CHOUCAS09", pour un poulain secouru dont personne n'oser espérer la vie et la santé, Choukas est le premier fils d'Ullote. Il est adorable et en parfaite santé ! Personne n'oubliera de ci tôt ce petit miraculé ...

F l y    f i s h i n g     g u i d e s 

  c h a r t e r s    &    s h o p

​Les Mérens du Labail
bottom of page